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Médée ou la sorcière réhabilitée
Quelles couleurs pour illustrer la figure plastique malmenée de Médée, dans les arts visuels et sonores ?
Vêtements
Décor
Voix
Instruments
Un sujet spectaculaire qui permet les contrastes de couleurs contre la monotonie avec les 3 gestes salvateurs (cf idem Niki de ST Phalle dans sa de2marche cre2atrice et personnelle)
Les états émotifs de la sorcière : amour pour Jason/ courage pour affronter l’adversité / jalousie et vengeance/ la femme libre (cf Charpentier le divertissement
1.la femme contrainte
2.la femme active
3.la femme libre
Dessiner un cercle
Le cercle des "fake news"
Hésiode
Euripide vers -400 avant notre ère
Cavallli Médée (amoureuse) Jasone cf duo \
Charpentier Médée infanticide
Chérubini 1797 : femme malheureuse/1953 Callas / Pasolini film qui recherche une mystique sacrée et primaire (cf décors et sons)
Delacroix
Medee réhabilitée
Le mot sorcière, féminin, remonte au latin populaire *sortiarius, proprement « diseur de sorts », dérivé de sors (gén. sortis), désignant primitivement un procédé de divination, puis « destinée, sort »
La figure de la sorcière est officialisée en Occident lors du déchaînement de l’inquisition au XVe siècle, à travers un livre fameux : le marteau des sorcières. En décembre 1484, le pape Innocent VIII venait de publier la bulle Summis desiderantes affectibus, qui mettait en garde contre la sorcellerie, sujet que l'Église catholique ne considérait pas comme très important jusque là.
Le Malleus maleficarum est un traité de démonologie publié en latin, en 1487, à Strasbourg, par deux inquisiteurs notoires dont un certain Jacques Sprenger. Il sera traduit dans de nombreuses langues vernaculaires par la suite jusqu’au XVIIe siècle. Sa parution très retentissante correspond au début de la chasse aux sorcières. Quelques lettrés tenteront de le fustiger mais la majorité des hommes de pouvoir préfèrera s’en référer comme d’un véritable argumentaire anti-féministe. À travers les méandres de ses sources ecclésiastiques, philosophiques, mythiques et des légendes locales, ce texte ne laisse planer aucun doute sur l’identité de la femme. Elle est une sorcière qui menace tous les hommes !
Les estimations sont de cent dix mille procès en sorcellerie aboutissant à soixante mille condamnations à mort, depuis la fin du Moyen Âge jusqu'au début de l'époque moderne1. 80 pour cent des condamnations a concerne les femmes.
lire un extrait
Au XIXe s., en plus de la traditionnelle figure des magiciennes antiques représentée dans les arts, le retour nostalgique à un Moyen Age idéalisé remet l’image de la femme dangereuse au premier plan.
C’est ainsi que la grande peinture à l’huile de Delacroix représentant une Médée érotisée et mère infâme en même temps va connaître un grand succès au Salon de 1838. L’état va même acheter la toile de 2m60 sur 1m65 comme peinture « historique ».
Analyse féministe du tableau / voir les 30 esquisses ?
Médée apparaît -depuis la relecture d’Euripide- comme une figure de sorcière idéale. Elle est parente avec Circé, la magicienne qui transforme les compagnons d’Ulysse en porcs. Elle est la femme savante, celle qui sait et détient le pouvoir. Elle a la connaissance des plantes et de leur usage, elle connaît les chemins comme si elle avait mangé un GPS, elle entend les intrigues et est capable d’aider à les dénouer ou à en créer de nouvelles. Elle use d’artifices et de filtres magiques pour aider Jason à rester invulnérable le temps d’une journée, le guider ou endormir le gardien de la Toison d’or.
Le mouvement féministe des années 1970 va réhabiliter la figure de la sorcière.
exemples dont Anne Sylvestre
Dans les oeuvres d’art, la figure de Médée devra attendre la plume de Christa Wolf pour être pleinement rendue à son portrait premier, celui de victime d’un patriarcat soucieux de préserver tous ses droits.