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Repères historiques musicaux
Périodes musicales de l'Art Occidental
grossièrement découpées
XVIIè s. : Période Baroque
(Goût pour le mouvement des passions, l'expression, la voix, les contrastes, les effets (décorations ornementales...)
Période Baroque musicale (1600-1750)
Esthétique du Contraste, des ornements, goût pour les mouvements et l'artifice, rhétorique et danse
La musique au service de l'expression du texte : Textes mythologiques et historiques
Opéra : né officiellement en 1607 en Italie (pays du "beau chant")
Monteverdi : Orféo 1607
Claudio Monteverdi - L'Orfeo Act III - "Possente Spirto" Cyril Auvity (Orfeo) with Les Arts Florissants conducted by Paul Agnew. Paul Agnew: stage director, conductor Alain Blanchot: costume designer Christophe Naillet: set designer, lighting designer. Movie director : Isabelle Soulard Opera recorded at the Théâtre de Caen (Caen, France), on February 28, 2017.
Opéra vénitien (1637 1er opéra populaire ouvert à Venise, Theatro San Cassiano), Rome (Oratorios sur un texte biblique), Naples
Tragédie lyrique à la française (d'après les pièces de théâtre en 5 actes de Corneille) avec de la danse
Lully, Campra, Destouches
Générale d'Armide de Lully, Festival d'Innsbruck, Aout 2015 Direction Patrick Cohen Akenine, Les folies françoises Mise en scène Deda Cristina Colonna
Elodie Hache, Enfin il est en ma puissance , Armide Lully/Quinault ,1686
Nordic Baroque Dancers
Armide : Sujet emprunté à la Jérusalem délivrée du Tasse (Italie 1581) qui raconte les amours contrariés de la magicienne Armide pour le chevalier Renaud à l'époque des Croisades
Opera seria transporté en Angleterre par Haendel (Dès 1711 Rinaldo, sur un sujet tiré de la Jéruselem délivrée également )
Prisonnière, Almirena chante le désespoir et plaide la liberté dans cet air
Genres musicaux sacrés avec un Texte : Motets en latin , Messes (Messe en sim de Bach), Oratorios (Messie de Haendel, cf Alleluia)
Bach, Crucifixus, Messe en si mineur, Collegium Vocale Gent, Direction P. Herreweghe
Genres musicaux profanes avec un Texte
Opéra, Cantates, airs, lieder ...
Période Classique
Opéra
Tragédies lyriques françaises : Rameau
Opera seria (et opera buffa)
Période Romantique
Le Grand Opera
Le bel Canto en Italie
XXème siècle
Le siècle des expériences sonores
nouveau langage musical dès 1909
Le dodécaphonisme (toutes les notes égales)
après 1945
Tout est permis !
Heinrich Schütz, Der Herr ist mein Hirt (Psaume de David n°23), in Symphoniae Sacrae III, 1650
Choeur de chambre et Orchestre baroque de Dresde, dir. H.C. Rademann, CD 2013, Carus.
Observer :
Timbres :
- les jeux de contrastes entre voix et instruments
- la virtuosité (vocale et instrumentale)
- Temps : Tempo allant, andante
- Caractère : recueilli et solennel
- Intensité :
- les oppositions soli et ripieno (ensemble) qui permettent des effets de contrastes
- Structure :
- les ritournelles (qui soulignent les articulations formelles)
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les effets d’écho qui permettent des répétitions
Exemple de Heinrich Schütz (1585-1672), compositeur protestant allemand, qui obtient une bourse (1609-1612 puis 1628) pour aller compléter sa formation de musicien à Venise, notamment auprès de Giovanni Gabrieli, organiste et compositeur à la Basilique Saint Marc de Venise, réputé pour ses interprétations musicales jouant sur les effets "stéréo" de spatialisation sonore.
Schütz va composer ses Symphoniae Sacrae (1629-1650) dans lesquelles les effets de spatialisation sonore sont rendus avec l'utilisation des cori spezzati : jeux d'échos, de nuances, de provenances diverses du son grâce à l'espace architectural des tribunes, au lieu de recevoir le son de manière frontale en plaçant les musiciens à la croisée du transept.
Intérieur de la Basilique Saint Marc, Xè-XIVè s, Venise.
XVIIIè s. : Période (baroque et) Classique
Un mythe romantique (héros tourmenté) pour un opéra d'esthétique classique
On se rapproche du Sturm und Drang, esthétique des premiers romantiques anglo-saxons qui mettent en scène les tourments de l'âme (Lord Byron avec Child Harold, Goethe avec Faust...)
Mozart, Don Giovanni, Fin de l'Acte II, Don Giovanni, la vengeance du commandeur, 1787,
extrait du film opéra de Joseph Losey, 1979
En 1787 Lorenzo da Ponte reprend le Don Juan qui a eu du succès au théâtre San Moisè de Venise, un opéra de Gazzaniga (un des derniers compositeurs d'opera buffa) sur un livret de Bertati.
L'action est sensée se passer à Séville, en Espagne. Or, dans la version cinématographique de 1979, Losey nous propose un décor italien riche en références multiples, à la région de Venise des masques du carnaval et des plaisirs de la chair et à ses palais construits à l'imitation de la grande époque italienne avec les vues prises dans la ville préférée de l'architecte maniériste Palladio, Vicence.
Le livret est construit en deux actes avec un nombre de scène variable selon les versions
Séducteur blasphémateur, Don Giovanni avance masqué pour séduire Donna Anna, par ailleurs fiancée à Don Ottavio. Anna le repousse et reçoit la protection du Commandeur, son père. Au cours d’un duel nocturne, Don Giovanni blesse à mort le vieil homme, avant de s’en aller, sans le moindre remords, vers d’autres proies, toujours flanqué de son valet Leporello, complice récalcitrant de ses audaces. Donna Elvira et Zerlina seront les autres victimes criantes du libertin. Après avoir perpétuellement glissé entre les mailles des filets – et s’en être délecté avec concupiscence – Don Giovanni ira brûler dans les flammes de l’enfer, entrainé par le spectre du Commandeur venu venger sa fille et rétablir l’ordre des choses.
Timbre
couleurs sombres favorisées : voix graves et trombones (cf requiem/ Confutatis et Dies Irae...)
Écouter début : accord rem
Voix grave du commandeur et idem des 2 protagonistes + chœur des démons MJC / cordes et tutti avec vents dont trombones qui cuivrent fort (cf requiem Dies Irae
Temps
(énergies binaires : pour une pensée binaire : bien et mal
colonnes et rythmes lents, pointés, solennels pour le commandeur et un peu DG
Figures rythmiques rapides et haletantes pour Leporello
figures de la peur aux cordes : sentiment global menaçant et ascendant malgré la résistance de DG
Dynamique
contrastes f/p aux instruments qd DG ordonne à Leporello d’apporter un autre couvert
(penser à l'invention du pianoforte par Cristofori à la fin du XVIIIe siècle et à l'évolution de l'orchestre vers l'orchestre romantique d'un Beethoven)
Caractère
Angoisse et solennité : pierre verticale contre idée (future idée fixe ?) du désir (cf gondole vénitienne)
Structure musicale
la musique suit le texte avec une montée de la tension jusqu’à l’explosion du drame mais fait également écho à elle-même / on retrouve des motifs musicaux issus de l’ouverture : (ouverture composée comme toute bonne introduction, à la fin en 2h ! Cf anecdote )
Liens texte/musique/image
Le texte (voir livret) mélange deux tons : le burlesque (avec les remarques de Leporello terre à terre) et le tragique (avec la figure du commandeur, statue revenue du monde des morts)
La musique reste dans les couleurs sombres (ré mineur, motifs angoissants aux cordes, voix et instruments solennels comme les tutti avec trombones et voix graves)
Les mouvements de caméra sont souvent fixes ou se figent. Les personnages semblent tous se transformer en statue (commandeur et valet/double de D.G. ajouté par Losey)
Intérieur de la Rotonda : stucs et verticalité des faux pilastres en trompe l'oeil
Le père de Mozart -qui tenait lieu de pédagogue et d'agent pour son fils- a tenu, entre tous ses voyages en Europe, à l'emmener se former en Italie depuis son adolescence.
XIXè s. : Période Romantique
1803-1968 : Création du prix de Rome pour les musiciens
Moyens techniques qui se développent avec l'orchestre symphonique qui s’agrandit cf
1830 Berlioz, Symphonie fantastique
1844 : Traité d'orchestration
l'opéra qui continue de se développer avec l'excès Wagnérien
Exemple de grand Opéra sérieux avec Herculanum de Félicien David, 1859
1, 28'
Scène pré-finale avec un duo des amants qui se trouvent enfin mais juste avant la catastrophe
TEXTE de l'extrait
Hélios
Ange du ciel ! oubliE
Ce que la terre a fait !
Hélios te suppliE :
C'est ton dernier bienfait.
Dans cette nuit profonde
Lorsque tout va finir,
Sur le tombeau du monde,
Nos mains doivent s'unir !
Lilia
Oui je le sens, j'oublie ;
Donnons à qui supplie
ce suprême bienfait.
Hélios
Hélios te suppliE :
C'est ton dernier bienfait.
Timbre : Duo pour voix aigües très CANTABILE : Ténor et Soprano avec un orchestre symphonique qui soutient les voix généreusement : Vibrato des voix et coups de glotte expressifs du ténor, legato des cordes, flûtes et clarinettes qui doublent la Soprano
Modes de jeux particuliers : pizz, trémolo, sourdine, piqué, frotté, legato
Temps Mesure ternaire (qui arrondit les angles) Temps pulsé, tempo Andante...avec des rubato possibles (modifications du tempo)
Dynamique nuances doux ou fort (piano ou forte), crescendo...
Caractère solennel et passionné...
Structure
Mélodie lyrique accompagnée au service du texte
Musique consonante (harmonieuse) pour ravir les oreilles des parisiens et ne pas les heurter
Un chant doux avant la catastrophe finale
cf à partir d'une minute env.
Franz Liszt
Jeux d'eau à la villa d'Este à Tivoli (où Liszt passe bcp de temps)
L'eau est un élément fondamental des jardins maniéristes de la Renaissance.
Pour la villa du Cardinal Hippolyte d'Este à Tivoli, Pirro Ligorio a joué avec la forte déclivité du terrain. Il a imaginé en 1550 un ensemble de vasques, fontaines et jets d'eau avec l'aide d'un hydraulicien.
Un jardin de fraîcheur idéal qui permet au visiteur contemplatif de choisir entre l'allée du vice (Fontaine de Pégase) et celle de la vertu (Fontaine de Rome, grotte de Vénus)
NEWFFL6, Arrau plays Liszt "les jeux d'eau à la villa d'Este", composé en 183...' avec 1ère publication en 1867
enregistrement audio (1969) et partition défilante, 15 août 2011, vidéo clip, Youtube https://www.youtube.com/watch?v=CWN18ZoqzGs (consulté le 06.11.23)
Une élégie au piano, intitulée Les Jeux d’eau à la Villa d’Este. S. 163 n°4. Extrait du troisième recueil des Années de pèlerinage, cette pièce renvoie au voyage en Italie de Franz Lizst avec la comtesse Marie d’Agoult. Annotés allegretto, ces premiers Jeux d’eau pour piano évoquent avec romantisme le baptême. Considérée comme un chef d’œuvre pianistique, d’une complexité inouïe, cette œuvre inspirera les compositeurs Maurice Ravel et Claude Debussy.
https://padlet.com/voxclavia1/Jeuxdeau
Timbre : piano et ses effets sonores
pédale qui favorise la réverbération, virtuosité, exploration de l'espace
Temps : non pulsé pour accentuer l'effet de fluidité de l'eau
Caractère : rêveur, contemplatif
Intensité : changements subtils, du piano au forte
Structure : durchkomponiert / thèmes