• L’expression du féminisme dans les arts par la libération de la voix (et du corps)

     

    Pistes d'études à partir d'exemples pris dans les arts avec pour plusieurs une double question de discrimination; sexiste et raciale

     

    2.La voix chantée pour émouvoir et transcender

     

    2a. La voix chantée pour transcender le sujet à dénoncer

     

    Bessie Smith

     

     

    Bessie Smith (1894-1937), Young woman’s blues, Bessie Smith Ensemble (Blue boys : clarinette, trompette, piano) enregistré en 1926, Columbia, 35673, New York.

     

    Contre une image stéréotypée de la femme : Dans sa manière abrupte de faire sonner sa voix en utilisant un texte familier et provocateur qui « se la raconte », Bessie Smith s’éloigne volontairement de la représentation féminine attendue d’une chanteuse. 

    « (…) No time to marry, no time to settle down;

    I'm a young woman and ain't done runnin' round (…)»

    Pas le temps de se marier, pas le temps de s’installer; Je suis une jeune femme et je n’ai pas fini de courir 

     

     

    Les différentes reprises de la chanson originale :

    https://secondhandsongs.com/work/143055/all

     

    Proposition de lecture : Angela Davis, Blues et féminisme noir, ed. 2017

     

    Nina Simone  : four women : crescendo émotionnel à travers quatre portraits de femmes de couleurs

    Les portraits sont incarnés par la voix hyper expressive de Nina Simone 

     

     

    Avec sa chanson Four Women, Nina Simone décrit le destin souvent malheureux de 4 femmes noires américaines avec un crescendo au niveau des personnalités de plus en plus agressives, comme une Niki de St Phalle (1930-2002)qui commence par tuer "l'image oppressive du père" à travers ses performances de Tirs dans les années 1960.  

    Selon les évènements, la place et le lieu, NS interprète différemment cette chanson; sachant que c'est sa marque de fabrique également : incarner ses oeuvres ou pas. 

     

    1966, album "Wild is the wind"

     

    Analyse méthodique rapide:

    TIMBRES : piano, basses, guitare électrique, percussions (batterie, congas), flûte

     

    Voix avec un large ambitus (3 octaves et demi dont une riche tessiture dans le grave) évolution de la voix du grave vers l'aigu au fur et à mesure des portraits

    TEMPS : tempo lent avec une basse très posée et des ostinatos (motif musical qui se répète et qui invite à se recueuillir)

    CARACTERE : évolutif selon les personnages. Les éléments répétitifs et la lenteur du morceau ajoutées au crescendo interprétatif selon le caractère des personnages ; tout cela renvoie à une musique de transe (cf NS accompagnant les offices menés par sa mère évangéliste) 

    NUANCES : crescendo (en lien avec le texte) 

    STRUCTURE : TEXTE et IMAGES liées 

     

    La question de la discrimination sexiste à travers la chanson "Four women": 

    Face à sa situation de femme (exploitée mais aussi guidée par son mari et agent Andrew Stroud, le père de sa fille Lisa) et face à sa situation de femme noire aux traits particulièrement marqués, NS va s'engager furieusement à travers son art dans la dénonciation des injustices raciales et le droit à la liberté (cf Ain't got no... reprise d'une chanson de Hair qu'elle transforme en hymne pour la liberté : "j'ai mon corps, j'ai mon sexe, j'ai ma liberté !").

     

    Toute sa vie NS fera un complexe de ses cheveux frisés, de ses traits forts (nez épaté, lèvres volumineuses) et surtout de la couleur très sombre de sa peau. 

    Les 4 portraits pourraient être ceux de Nina elle-même, avec une préférence de la chanteuse pour le dernier portrait furieux :

    Peaches : peau sombre, cuir dur . Tueuse d'hommes blancs pour qui tout est dû. 

    avant Peaches

    Tante Sarah : vieille avec un dos costaud

    Sephronia : née du viol de sa mère par un riche blanc

    Sweet things : prostituée à la peau cuivrée

     

    1966 : la chanson Four women est accusée d'être insultante pour les noires, un vrai paradoxe ! Elle est interdite d'antennes radio à NY et à Philadelphie. La sanction sera levée grâce au mari Andrew Stroud qui veut éviter les polémiques pour la carrière chiffrée de sa femme.

     

    Comme les chanteurs Harry Belafonte et Sammy Davis, NS va défendre les droits civiques depuis 1963 dans ses interprétations. 

     

    2b. La voix hyper-chantée à l'opéra

    Quelques repères historiques sur la question du genre vocal à l’opéra 

    en Occident femmes exclues longtemps de la scène 

    Théâtre ds l’Antiquité : femmes acceptées juste pour les pantomimes ds les rôles dénudés

    Chant religieux : voix de femmes interdites sauf dans leurs couvents mais comme on a tjr eu le gout des voix aigues, voix de garçons et castrats en Italie (juste des apparitions italiennes en France)

    cf Miserere au Vatican

    1ers operas : on a déjà des sujets mythologiques qui mélangent les genres 

    L'opéra est un genre occidental particulier d'art total illusionniste et sur-chanté

     

     

     

     

     

    3.La voix multiforme jusqu’aux bruits pour transcender et se libérer

    1966 Cathy Berberian (femme de compositeur qui s’exprime)  Stripsody : l’exploration de la liberté vocale

    cf opera contemporain : chanteuse solo ? 

    la voix malmenée , la liberté d’être soi : Janis Joplin figure de la sorcière 

    Nina Hagen 

    le corps libéré de Joséphine Baker : 3 images pour un corps libre de ses mvts 

    (cf Colette « L’envers du music-hall »

    1906-1912 carrière de Colette au music Hall qui présente des pantomimes orientales dans des tenues très légères

    écouter dix courtes saynètes mises en ondes par la réalisatrice Christine Bernard-Sugy


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